Fractale

Clain est un jeune garçon qui vit dans une contrée ressemblant à l’Irlande. Il vit seul avec deux robots appelés "doppels" possédant la même personnalité que ses parents. Ces derniers ont en effet quitté la maison pour aller vivre leur propre vie de leur côté, ce qui est courant à l’époque où vit Clain. Dans ce futur proche, un système nommé Fractale a été créé afin de permettre à l’humanité de vivre dans un monde presque entièrement virtuel où les individus vivent à leur guise, sans travailler (cette tâche étant accomplie par les doppels), et sans être obligés d’avoir une vie sociale. En retour, ils doivent adresser une prière quotidienne au "Temple" (l’autorité régnant sur le monde) qui en profite pour récupérer les données de chaque individu grâce au terminal implanté dans leur cerveau. Ainsi, les hommes vivent en paix mais certains d’entre eux, faisant partie du groupe Lost Millenium, s’opposent à Fractale car ils souhaitent retrouver une vie "réelle".

C’est justement des membres du Lost Millenium que Clain va un jour rencontrer alors que ceux-ci (une gamine prénommée Enri et ses deux acolytes Takamy et Butcher), sont à la recherche de Phryné, une jeune fille que Clain va cacher chez lui pendant une nuit. Mais, le lendemain, Phryné disparait en ne laissant derrière elle qu’un talisman. En cherchant des informations sur ce bijou, un doppel féminin, Nessa, va en sortir ! Par la suite, Clain et Nessa sont capturés par Enri et ses hommes et rencontrent Sunda, le grand frère d’Enri et le chef des Granites, l’une des factions du Lost Millenium. Notre héros et sa jeune amie se retrouvent embarqués malgré eux dans les actions des rebelles, qui n’hésitent pas à faire couler le sang. Néanmoins, Clain finira par se lier d’amitié avec eux et retrouvera par ailleurs Phryné, kidnappée comme lui par les Granites. Il découvrira ainsi que la jeune fille est la clé qui permettra de réinitialiser le système Fractale, qui commence à montrer des signes de faiblesses. Or, les Granites et les autres clans du Lost Millenium sont bien décidés à empêcher cette réinitialisation...

Fractale était l’un des anime les plus attendus de 2011, notamment après la déclaration de son réalisateur, Yutaka Yamamoto (qui avait notamment travaillé sur La mélancolie de Haruhi Suzumiya), qui avait affirmé que la série allait sortir l’animation japonaise de la crise la touchant depuis quelques années (la plupart des productions récentes étant loin d’être aussi innovantes que celles du début des années 2000). Le réalisateur était même allé jusqu’à dire qu’il quitterait le monde de l’animation s’il échouait ! Or, et sans doute à cause de ces déclarations assez péremptoires, la série fut mal accueillie. En effet, si les premiers épisodes laissaient effectivement espérer une histoire et des thématiques originales, la suite se montra bien plus banale. Du coup, bien que programmée dans la prestigieuse case horaire noitaminA (Eden of the East, Guilty Crown, Samurai Flamenco...) de la chaine Fuji TV, elle n’obtint pas le succès escompté (ce qui n’empêcha pas Yutaka Yamamoto de continuer à travailler dans l’animation !)

Il est fort à parier que sans cette promotion - finalement plutôt négative - de son réalisateur, la série aurait été accueillie pour ce qu’elle est, c'est-à-dire une série qui n’a rien de révolutionnaire mais qui est pour autant très agréable à regarder. En effet, elle est techniquement plaisante et l’histoire soulève quelques thématiques intéressantes (notamment le rapport au virtuel que l’on retrouve aussi dans Summer Wars) même si on peut regretter qu’elles ne soient pas développées. On notera aussi des clins d’œil à des productions de Gainax comme Nadia le secret de l'eau bleue (Enri, Takamy et Butcher rappellent beaucoup Gladys et ses comparses) et Evangelion (une scène de l’épisode 8 est une reprise évidente de la fin de l’épisode 23 de cette série). On pense aussi à Last Exile (le Temple, Phryné et Moeran sont assez similaires à la Guilde, Alvis et Delfeene Eraclea), bien qu’il s’agisse possiblement d’un manque d’originalité plus que d’un hommage dans ce cas-là. Enfin, les personnages sont extrêmement sympathiques (notamment Clain et Nessa) et font le principal intérêt de la série.

A noter que le titre de la série fait référence à un objet géométrique dont les détails semblent reproduits à l’infini. Le générique de fin reprend quant à lui les vers d’un poème du célèbre William Butler Yeats, "Down by the Salley Gardens". Pour finir, signalons l’existence d’un manga en 3 tomes publié au départ sur Internet et qui est inédit en France.

Un grand merci à Ben3f et maskpi92 pour avoir identifié les voix françaises.