Basilisk

Ere d'Edo. Le grand Shogun Ieyasu Tokugawa doit bientôt choisir un héritier parmi ses deux fils. Il décide alors que celui qui lui succèdera sera désigné par la victoire dans un combat à mort de l'un des deux clans de ninjas légendaires, les Iga et les Kôga.
Ces deux clans sont en effet des ennemis héréditaires et se détestent mais depuis 400 ans, ils entretiennent de génération en génération un pacte de non-agression qui du coup, est en passe d'être annulé.

Les Kôga et les Iga vont ainsi devoir malgré eux s'affronter, chacun disposant de 10 combattants aux techniques mystérieuses et redoutables. De ces 20 ninjas, il ne devra en rester qu'un, qui fatalement désignera comme Shogun le fils de Tokugawa que son clan représente. Dans l'absolu, tout pourrait se passer sans plus de tragédie si ce n'est que Gennosuke et Oboro, deux membres principaux, respectivement, des Kôga et des Iga, n'étaient pas éperdument amoureux l'un de l'autre, compliquant sévèrement la situation...

Inspiré du roman "Kôga Ninpo Cho" (1958) de Futaro Yamada, lui-même adapté plus tard en Manga par Masaki Segawa, Basilisk est une tragédie reprenant le thème de Roméo et Juliette, avec deux amants que tout un contexte sépare, mais qui ne peuvent renier leur amour.

L'un des intérêts de la série est de rendre crédibles des personnages surréalistes en les plaçant dans une époque ayant réellement existé, offrant au récit une profondeur peut-être inhabituelle.
Les évènements ont en effet lieu après les conquêtes de Nobunaga Oda (un nom historique déjà entendu dans d'autres œuvres comme Yoma, Yotoden ou Sengoku Basara) et il est bien entendu fait allusion à Ieyasu Tokugawa, grand seigneur, dernier unificateur du Japon après Oda et Toyotomi. C'est lui qui met fin au pacte de non agression des deux clans Ninja de la série...

L’intérêt majeur du dessin animé est probablement son incertitude totale quant au vainqueur des nombreux combats à mort qui opposent nos protagonistes. En effet, outre le couple touchant et généreux Gennosuke/Oboro et le cruel Tenzen, on ne peut pas vraiment décréter que les membres Kôga sont les bons et les Iga les mauvais. Chacun des Ninjas détestant les autres, ils sont tous plus ou moins bons et mauvais, et même si certains sont ouvertement maléfiques, il est ainsi bien délicat de prédire à l'avance qui va triompher tant les codes sont bouleversés... Et la série regorge de surprises.
Et toujours à propos des personnages, on sent dans le dessin animé une certaine influence des comics américains. Tous les Ninjas possèdent des pouvoirs et des caractéristiques spéciales qui les rendent uniques et que nous découvrons au fur et à mesure, renforçant l'attrait des duels lorsque les techniques secrètes nous sont enfin dévoilées. Certaines de celles-ci évoquent les pouvoirs de Spider-Man, d'autres ceux des Quatre Fantastiques ou de personnages évoluant dans leurs univers respectifs (la chevelure vivante évoque Medusa du groupe "les inhumains", le pouvoir soluble évoque l'homme-sable, un ennemi de Spider-Man etc). Le tout servi par la qualité technique brillante de l'animation et de la mise en scène offre un programme d'une grande qualité.
L'histoire du roman aura également inspiré un film cette fois, "Shinobi" en 2005. Il sera proposé en France au cinéma le 16 mai 2007.