Fiche technique
Nom original | Dragon Ball Super : Broly (ドラゴンボール超 ブロリー) |
Origine | Japon |
Année de production | 2018 |
Production | Tôei Animation |
Durée | 100 minutes |
Auteur | Akira Toriyama |
Réalisation | Tatsuya Nagamine |
Assistant-réalisation | Kazuya Karasawa, Nozomu Shishido |
Production | Norihiro Hayashida, Rioko Tominaga |
Producteur exécutif | Hidenobu Muramatsu, Takashi Ishihara, Katsuhiro Takagi |
Scénarii | Akira Toriyama |
Story-boards | Tatsuya Nagamine, Masato Mitsuka, Kazuya Karasawa |
Chara-Design | Naohiro Shintani, Isamu Takara (assistant) |
Mecha-Design | Hidemitsu Masui |
Direction de l'animation | Miyako Tsuji, Takeo Ide, Yûya Takahashi, Naoki Tate, Yukiko Nakatani, Kôdai Watanabe, Takashi Hashimoto (effets spéciaux) |
Superv. en chef de l'anim. | Naohiro Shintani |
Direction artistique | Kazuo Ogura |
Chef coloriste | Rumiko Nagai |
Musiques | Norihito Sumitomo |
Adaptation française | Anthony Panetto |
Direction de doublage | Antoine Nouel |
Gén. VO interpreté par | Daichi Miura |
| » Staff étendu |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 13 mars 2019 |
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 13 décembre 2019 (Canal+ Family) |
Rediffusions | 23 août 2020 (CinéFamiz)
15 février 2022 (TFX) |
Editions
Sortie en DVD / Blu-ray | 17 juillet 2019 (Kaze avec Wild Side Vidéo) |
Synopsis
Ressuscité à la fin du Tournoi du Pouvoir, Freezer n'a pas attendu longtemps pour laisser parler son ambition dévorante en envoyant ses troupes à travers l'univers afin d'agrandir son armée avec des guerriers de haut niveau. Deux de ses recrues, Chirai et Lemo, découvrent sur une planète isolée deux Saiyens survivants, dont l'un possède une puissance élevée. Dans le même temps, le tyran galactique cherche à s'emparer des Dragon Ball de la Terre en évitant d'attirer l'attention de Gokû et Vegeta. Mais en découvrant l'existence des deux Saiyens, Broly et Paragus, il décide finalement d'aller directement défier ses ennemis jurés aidé de ses nouvelles recrues. Mais peut-il vraiment compter sur eux ? Et pourra-t-il manipuler aisément un combattant aussi instable que Broly ?
Commentaires
Dragon Ball Super : Broly est le 1er (et unique à ce jour) film dérivé de la série Dragon Ball Super mais aussi le vingtième film de la saga (en comptant les 4 films de Dragon Ball et les 15 films de Dragon Ball Z).
Ce qui marque d'emblée le spectateur habitué à la licence, c'est le soin particulier apporté à la mise en scène et l'animation des combats qui émaillent la deuxième partie du film. Ce n'est pas que les autres films n'étaient pas agréables à voir, mais ici on passe un pallier nettement supérieur, surtout au regard de la durée du long métrage, avec une explosion de sakuga (séquences d'animation de grande qualité) et de trouvailles graphiques impressionnantes.
Le film est dirigé par Tatsuya Nagamine (l'un des réalisateurs de la série), qui a eu toute latitude pour soigner une animation visiblement riche en dessins et en expérimentations, notamment par le biais de la 3D. La supervision de l'animation et le chara-design sont pour la première fois attribués à Naohiro Shintani, un jeune réalisateur qui s'est fait remarquer sur la série One Piece et l'animation-clé du film One Piece Z, et qui remplace dans les films de la saga le vétéran Tadayoshi Yamamuro. Un œil légèrement avisé remarquera que le studio Toei Animation a également laissé s'exprimer nombre d'animateurs de talents qui apportent tous leur patte au film. Déjà présents sur la série Dragon Ball Super, les inévitables Naoki Tate, Naotoshi Shida et Yuya Takahashi répondent présents, mais aussi des noms prestigieux tels Chikashi Kubota (One Punch Man, One Piece : Baron Omatsuri et l'Île aux Secrets), Masayuki Satô (Gilgamesh) ou encore Yoshihiko Umakoshi (Saint Seiya Omega, My Hero Academia).
Après les déboires techniques de la série TV, la Toei et Toriyama ont visiblement décidé de marquer le coup en montrant leur volonté de remercier les fans, en leur offrant non seulement un film à la réalisation impeccable, mais aussi une histoire qui enrichit la mythologie de la saga, revenant officiellement sur les dernières années de la planète Vegeta.
La destruction de la planète par Freezer ainsi que l'histoire des parents de Gokû et Vegeta sont abordées frontalement par Toriyama, qui apporte ici sa version des faits. Jusqu'ici, les versions anime n'avaient montré ces évènements que par le "point de vue" de la Toei, qui remplissait les blancs laissés volontairement par l'auteur (Bardock n'étant apparu que dans une case du manga, et la destruction de la planète des Saiyens n'y était qu'évoquée). Si lesdites versions ne sont pas dénuées de qualités (le premier téléfilm consacré à Bardock est un bijou d'action et de combats à l'issue tragique), cette initiative a le mérite d'enrichir la mythologie de l'univers Dragon Ball, en montrant plus en détail le mode de vie des Saiyens ainsi que la famille au complet de Kakarotto / Son Gokû. A noter que le film reprend des éléments déjà introduits quelques années plus tôt dans le dernier chapitre du manga Jaco Galactic Patrolman de Toriyama, titré Dragon Ball Minus, dans lequel apparaît pour la première fois Giné, la mère de Kakarotto.
Mais c'est aussi l'occasion d'introduire de nouveaux personnages, apportant plus de couleurs à l'armée recréée de Freezer, en la personne de Chirai et Lemo, deux recrues qui dénotent dans le décor du tyran intergalactique autant par leur aspect que par leur attitude pas très belliqueuse, et qui joueront en fin de compte un rôle important dans l'histoire. Il y a aussi Berryblue, au service direct de Freezer, une petite bonne femme qui est la seule personne à pouvoir lui parler sincèrement sans crainte de se faire éliminer, même quand elle aborde un sujet tabou et sensible pour le tyran.
Dragon Ball Super : Broly introduit également dans la chronologie officielle deux personnages qui n'existaient jusqu'ici que dans les films de la licence (et dans une série dérivée, Dragon Ball GT, pour le premier), Gogeta et Broly. On pourrait reprocher à la production l'idée de recycler des personnages non canons et de les introduire officiellement dans l’œuvre pour plaire aux fans, mais le statut particulier de ce film justifie pleinement cette pratique exceptionnelle. Reste à savoir si la licence continuera dans ce sens pour les prochains films, surtout quand Battle of Gods a justement réussi à enrichir la mythologie de l'univers avec de nouveaux concepts passionnants (les douze univers, les Dieux de la Destruction) qui ne demandent qu'à être explorés dans leurs moindres recoins.
Reste que le personnage de Broly est très différent de sa première incarnation dans le huitième film. On passe d'un monstre sadique sans vrai relief et qui tient plus de la catastrophe naturelle à un homme complexe, instrument de la vengeance de son père mais véritable reflet de Son Gokû. Produit de son environnement direct, manipulé et conditionné depuis sa naissance mais au caractère foncièrement bon. Le personnage est très bien introduit dans la première partie du film en l'espace de quelques scènes, notamment par l'entremise d'une pièce de son vêtement ayant une histoire particulière.
La Bande Originale de Norihito Sumitomo, présent sur la licence Dragon Ball depuis Dragon Ball (Z) Kai, apporte des titres intéressants, notamment ceux consacrés à Freezer et son armée, qui se démarquent du reste de la BO avec une ambiance pesante et menaçante. De manière générale, les thèmes savent accentuer les ambiances dans lesquelles ils se trouvent sans être envahissants. Le thème de Broly utilise la majorité du temps des instruments à cordes (violons et guitares) et souligne à juste titre l'aspect mélancolique du personnage. Et lorsqu'il en vient à se battre, on observe une montée de tension tout en gardant son thème, en l'accélérant et en le rehaussant à l'aide d'instruments à vent du plus bel effet. Ce thème parvient en simplement quatre notes à bien cerner le personnage, imposant et pourtant discret, simple et mélancolique.
Cependant, parmi ces partitions honorables d'autres plus dispensables occupent des places importantes du film, à l'instar de certains thèmes de combat à base de cris nerveux hurlant du "Buroooooly !", "Goojitaaaa !" ou "Kakarott !", et ce sont malheureusement les thèmes qui vous resteront le plus facilement en tête à cause de leur caractère particulièrement envahissant (le "Go Broly Go Go" en étant l'exemple parfait). Ceux-ci manquent clairement de subtilité et parasitent même à quelques rares moments l'appréciation du combat. Ce problème résume d'ailleurs bien le gros défaut de cette BO, des thèmes bien travaillés et subtils en côtoient quelques autres horriblement surlignés et pas vraiment dans l'esprit de l’œuvre. Ces musiques hors de propos ne sont toutefois que minoritaires, mais malheureusement présentes aux moments les plus intenses.
Dragon Ball Super : Broly est une prouesse faisant honneur à une saga trentenaire, englobant tous les aspects de celle-ci, manga, anime, films et TV specials. Le film parvient même à réunir ancienne et nouvelle génération de fans, de ceux ayant grandi avec Dragon Ball à l'époque de sa diffusion dans le Club Dorothée jusqu'à ceux qui découvrent cette riche saga par le biais de Dragon Ball Super.
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