Fiche technique
Nom original | Ritoru Tsuinzu / Ritoru Tsuinzu: Bokura no Natsu ga Tondeiku (リトルツインズ / リトルツインズ ぼくらの夏が飛んでいく) |
| Petits Jumeaux / Petits Jumeaux : notre été s'envole |
Origine | Japon |
Année de production | 1992-93 |
Production | Bandai Visual, Hero Communications, KSS, Tôei Animation, Oh Productions coproduction, Triangle Staff coproduction |
Animation | Anime Torotoro, Oh Productions, Studio Ghibli, Studio Mike, Studio Takuranke |
Nombre d'épisodes | 12 x 25 minutes (+ 1 film) ou 13 x 25 minutes |
Idée originale | Isamu Tsuchida |
Réalisation | Toshio Hirata, Osamu Inoue, Yorifusa Yamaguchi |
Production | Yoshikatsu Kasai Tôei Animation, Keiji Kusano Hero Communications, Hiromi Shôno Tôei Animation, Minoru Takanashi Bandai Visual |
Supervision | Isamu Tsuchida |
Scénarii | Junki Takegami, Isamu Tsuchida |
Story-boards | Toshio Hirata, Osamu Inoue, Jun'Ichi Satô |
Production délégué | Kimio Yabuki |
Animation | Masahiro Andô, Ikuo Fudaki, Junko Ikeda, Ikuko Itô, Toshiaki Komura, Eiko Miyamoto, Kôichi Murata, Satoshi Nishimura, Eiichirô Nishiyama, Manabu Ôhashi, Kazutaka Ozaki, Kin'Ichiro Suzuki, Shigehito Tsuji, Takao Yamazaki, Takashi Nakamura génériques d'ouverture et de fin, Yôko Kida, Izumi Yamanaka, Atsushi Hasebe, Morihiko Yano |
Planning | Hirohiko Sueyoshi Hero Communications, Katsushi Murakami Bandai Visual, Masaharu Etô Tôei Animation |
Chara-Design | Kazuo Komatsubara |
Direction de l'animation | Shunji Saida |
Superv. en chef de l'anim. | Kazuo Komatsubara |
Direction artistique | Mariko Kadono, Isamu Tsuchida |
Décors | Kyôko Naganawa |
Chef coloriste | Yumiko Katayama, Michiyo Iriomote |
Montage | Takeshi Seyama |
Direction photographie | Yoshiyuki Tamagawa |
Musiques | Matthew Morse |
Synopsis
Chifuru (Tiffel, la soeur cadette) et Tafuru (Taffel, son frère) sont deux petits gnomes de la forêt, deux enfants pas plus haut que trois pommes, et ils sont jumeaux. Ils vivent de nombreuses petites aventures, voire de légères péripéties au sein de leur communauté, et ce auprès de leur famille sur l'île de Korokuru située au milieu d'un petit lac. Les aléas de la vie sont rythmées par le fil des saisons et le quotidien qui est le leur auprès de leurs parents (Tottemu, le père et Michiru, la mère) et grands-parents paternels (Chitamu, le grand-père et Hara, la grand-mère).
Comme tous les gnomes, ils vivent au cœur de la nature et bien qu'ils ne communiquent pas verbalement avec eux, ils côtoient quelques animaux comme un petit rongeur qu'ils utilisent souvent comme une monture pour se déplacer rapidement, ainsi que les lapins, les écureuils et quelques oiseaux avec qui ils ont de bonnes relations. Ils jouent aussi parfois avec des insectes comme des scarabées rhinocéros sans trop leur demander leur avis... mais ils font également attention à ne pas rencontrer ratons-laveurs, belettes ou blaireaux qui leur sont hostiles. Quant à leur habitat, entourée par quatre grands arbres qui la protègent quelque peu, c'est une jolie petite maison au toit tout aussi pointu que le chapeau qu'ils portent. Comme le temps qui s'écoule lors d'une existence, du printemps de celle-ci à son hiver, on suit ainsi une petite année de la vie de ces deux petits enfants, de leur famille et de leurs amis.
Au printemps : nos deux Petits Jumeaux se perdent dans la forêt lors d'une promenade et sont poursuivis par une belette, mais fort heureusement la chouette effraie, l'esprit gardien de la forêt, leur vient en aide... Puis, un autre jour, après que Tafuru a sauvé un oisillon tombé de son nid, Chifuru trouve un moyen astucieux afin de protéger maman lapin et ses petits, ainsi que la communauté de gnomes, d'un dangereux renard qui a réussi a pénétré sur l'île grâce au souffle d'une tempête... Enfin, les Petits Jumeaux préparent un beau cadeau pour deux jeunes mariés, un chariot décoré avec des centaines de fleurs de marguerite qu'ils ont cueilli, mais hélas le chariot est renversé par un hérisson et le temps manque pour le remettre sur ses roues et le redécorer, alors vient à Chifuru l'idée de jeter dans le petit cour d'eau toutes les fleurs de marguerite, celles-ci passant alors telle une rivière faite de fleurons jaunes et ligules devant la maison des jeunes mariés qui regardent avec joie ce joli présent porte-bonheur.
En été : alors qu'il observe la nature avec les oiseaux et les insectes volants, Tafuru rêve de pouvoir voler comme eux et, après deux essais infructueux avec quelques matériaux où ses amis se moquent gentiment de lui, il devient l'ami d'un écureuil volant qu'il nomme Gru et qui un peu plus tard le laisse monter sur son dos et s'envole... Puis, un autre jour, après avoir pêché et joué avec des grenouilles avec son frère et leurs amis, Chifuru restée seule voit s'approcher d'elle un serpent et à sa vue elle reste prostrée jusqu'à ce que ne reviennent – après avoir remis à l'eau les grenouilles – Tafuru et ses camarades qui repoussent le reptile ; mais après cet incident, Chifuru n'a plus la force de sortir de la maison, la peur étant encore en elle et pour qu'elle puisse quitter l'habitat afin de participer au festival de la sculpture, Tafuru utilise la statue qu'elle a fabriqué d'Osaku, serviteur du dieu de la terre et protecteur des enfants, pour lui redonner confiance et vaincre sa peur... Enfin, Chifuru et Tafuru passent une journée à naviguer sur la rivière dans un kayak conduit par leur père, un martin-pêcheur les accompagnant également dans cette balade qui les mène, après deux petites péripéties qui se terminent bien grâce à l'expérience de leur père, jusqu'au lac où leur embarcation est alors malmenée par de gros poissons sautant hors de l'eau afin de gober des insectes volants (proches des demoiselles)...
De l'été à l'automne : dans les tous derniers jours de l'été, avec l'accord de leurs parents, Chifuru et Tafuru vont passer deux jours à camper dans la cabane forestière près de la rivière en compagnie de trois de leurs amis. Lors de leur première nuit, quelques apparitions de fantômes (le père de Chifuru et Tafuru avec d'autres pères déguisés) leur font peur, mais ils parviennent à éloigner ces spectres avec leurs lance-pierres. Le lendemain, pour se balader sur la rivière, ils construisent un radeau qui après avoir navigué quelques minutes voit ses rondins se détaché les uns des autres... puis observant les flots, ils aperçoivent un grand poisson, le dieu du lac, dont l'apparition annonce une grande tempête. Ils rentrent alors chez eux et le lendemain, après que la tempête eut sévie durant la nuit, ils constatent que la cabane forestière est encore là et qu'elle a donc résisté aux bourrasques nocturnes. Mais, tout d'un coup, un fort vent se lève et ils sont les spectateurs d'une incroyable scène : la cabane s'envole sous leurs yeux, petits morceaux par petits morceaux, ne laissant plus que le tronc de l'arbre mort sur lequel elle reposait...
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Commentaires
Ce très bel ouvrage d'animation japonais est inédit en France. Il fut tout d'abord diffusé en une série de 12 OAV qui furent éditées en VHS de juillet 1992 à octobre 1993. Entre temps, le 8 août 1992, une aventure inédite de ces petits gnomes est projetée au cinéma via la Shochiku sous la forme du film Ritoru Tsuinzu: bokura no natsu ga tondeiku (Petits Jumeaux : notre été s'envole) qui a en fait la même durée qu'un épisode de la série d'OAV (25 minutes) et qui lors des diffusions télévisées de cette dernière à la télévision japonaise (le lundi à 18h00 du 13 septembre 1993 au 6 décembre 1993 sur TV Tokyo puis en 1997 sur NHK BS2) prendra place entre la 6ème et 7ème OAV devenant ainsi le 7ème épisode de la série (celle-ci débutant au printemps pour la diffusion télévisée alors qu'elle avait débuté avec l'été pour les OAV).
Notons également que le film fut projeté ce 8 août au cinéma lors du « Summer Vacation Manga Festival » où fut proposé deux autres films, à savoir le premier film de la série de magical girl inédite en France Flower Witch Mary Bell ou Floral Magician Mary Bell / Hana no Mahôtsukai Marî Beru (Ashi Productions, 50 épisodes, 1992-93) titré The Key of Phoenix / Phoenix no Kagi (44 minutes) et le film Les Moomins et la Comète.
En parallèle de cette production, son créateur Isamu Tsuchida produira une série de livres d'images de 27 pages chacun publiée chez Froebel-kan et intitulée Little Twins Monogatari : celle-ci contera en quatre volumes/saisons les histoires de la série d'OAV. Seront également édités treize livres d'anime-comics, un pour chaque épisode. Enfin, un enregistrement audio sur CD est réalisé sur lequel un narrateur conte les aventures de Chifuru et Tafuru. Sur ce disque titré The World of Little Twins le texte est ainsi lu à haute voix par le grand C. W. Nicol (1940-2020), écrivain, naturaliste et observateur attentionné de l'environnement. Ce gallois de naissance ayant pris très tôt la nationalité japonaise – il fut une grande figure respectée dans l'Archipel – est très peu connu en France (Albin Michel a publié en 1987 son roman Harpoon). On a pu voir tout de même via AK Video le film d'animation Porté par le vent / Kaze o Mita Shônen (2000) réalisé par Kazuki Ômori qui adaptait-là l'un des écrits de Nicol.
Les aventures des Petits Jumeaux – que l'on distingue d'un premier coup d'œil de par la couleur de leurs habits rouges pour Chifuru et verts pour Tafuru et de par également la longueur de leur coiffure – et de la petite communauté de gnomes dont ils font partie se déroulent sur une année complète, trois épisodes étant dédiés à chaque saison, le 7ème (qui fut le film) servant de passage de l'été à l'automne d'où son titre qui a deux significations « Petit Jumeaux : notre été s'envole ». Graphiquement, l'ensemble rappelle quelque peu le style de certaines artistes et illustratrices anglaises comme les célèbres Beatrix Potter et Cicely Mary Barker. À cet égard, les décors de Mariko Kadono sont dans certaines scènes comme des illustrations, aucun élément n'étant animé (si ce n'est parfois quelques ombres ou autres manifestations naturelles) et seule la force des dessins donne vie et chaleur à ce qu'ils représentent. Mariko Kadono qui excelle à couvrir ses décors de couleurs pastel ou d'aquarelle à une fois de plus fait des merveilles sur cette série où la nature et même les maisons sont visuellement d'une douceur infinie inspirant à l'esprit un sentiment d'une grande plénitude. Douceur que l'on ressent également au travers de la narration de l'histoire. Par ailleurs, Mariko Kadono – qui œuvra sur 39 épisodes de la mythique série Manga Nihon Mukashi Banashi (Contes animés du vieux Japon, 1975-95, 952 épisodes) – retrouvait sur cette œuvre le character designer et directeur de l'animation Kazuo Komatsubara et le réalisateur Toshio Hirata avec qui elle avait précédemment travaillé sur les longs-métrages Hare Tokidoki Buta (1988) et Da! Funade Da! Niko Niko, Pun (1989) ; elle retrouvera également Komatsubara en 1995 sur un autre long et merveilleux métrage Junkers Come Here (1995) de Jun'Ichi Sato. A propos de Kazuo Komatsubara, il était alors dans une période très motivante de sa carrière déjà fort impressionnante, et depuis quelques années il multipliait les projets dont de nombreux pour un jeune public.
Notons également que plusieurs artistes ayant donné forme à cet ouvrage ont huit ans auparavant travaillé sur la série Crocus qui mettait en scène des petits lutins vivant tout comme les gnomes de Little Twins au cœur d'une forêt (bien que leur origine était ailleurs...). Parmi ceux-ci, Isamu Tsuchida travailla sur les décors de ces deux oeuvres et l'on y retrouvait également Jun'Ichi Satô, Kazuo Komatsubara ou encore Ken'Ichiro Suzuki. Notons aussi qu'Osamu Inoue, réalisateur et storyboarder sur Little Twins fut huit ans plus tôt storyborder sur la série L'Histoire du père Noël, autre ouvrage mettant en scène des petits êtres fantastiques avec des lutins (nisse ou tonttu en finnois) fabriquant des jouets pour le père Noël.
De même, nombre d'artistes ayant donné vie au film Goshû le violoncelliste (1982) de Isao Takahata figurent parmi les membres du staff de Little Twins à commencer par Kazuo Komatsubara (cofondateur de Oh! Production qui produisait ce film de Takahata) qui fut présent auprès du grand réalisateur du studio Ghibli pour mener à bien le projet de Gauche qui s'étala sur quasiment sept années de production, ainsi que Shunji Saida (l'un des animateurs-phares de Oh! Production) qui ressemble d'ailleurs un peu au père de Chifuru et Tafuru, et Koichi Murata (cofondateur de Oh! Production). Ainsi et à propos de Little Twins de Oh ! Production, c'était une œuvre sur laquelle le studio s'est beaucoup investi après l'avoir fait sur Goshû le violoncelliste de 1976 à 1982, puis une première OAV de Devilman en 1987 et une seconde en 1990, avec également entre celles-ci le court-métrage Sea Cat et le film Umi Da! Funade Da! Niko Niko, Pun.
Concernant les génériques d'ouverture et de fermeture, ils ont été animés par Takashi Nakamura qui pour le premier, en une seule scène et en un seul plan se déroulant devant la maison de Chifuru et Tafuru, a joliment introduit les quatre saisons sur quelques secondes d'animation, et pour le second a mis en scène Chifuru et Tafuru jouant sur une balançoire à bascule avec la participation de deux coccinelles faisant vaciller de-ci de-là la balançoire. Ces génériques, à la fois simples et pleins de petits détails et de délicatesses, sont accompagnés par des compositions instrumentales de Matthew Morse (Mat Morse, compositeur états-unien) qui signe également l'ensemble des musiques de la série avec une infinie sensibilité et accompagne avec douceur et avec une certaine discrétion les aventures des Petits Jumeaux.
Parmi les seiyûs officiant sur cette œuvre, on notera que Chifuru portait la voix de la grande actrice et chanteuse Mâya Sakamoto qui n'était alors âgée que de douze années et qui quatre ans plus tard sera la voix de Hitomi Kanzaki dans la série Vision d'Escaflowne qui lancera alors véritablement sa carrière.
Précisons, quant à la nature de ces petits êtres, que si tout semble indiqué que ce sont des gnomes, de leur petite taille à leurs coutumes, on remarquera qu'ils ont tout de même quelques caractéristiques comme leurs petites oreilles pointues pouvant faire écho à celles des elfes qui elles sont toutefois bien plus grandes, tout comme les elfes. Toutefois, les couleurs de leurs habits verts ou rouges et leurs pommettes et leur nez légèrement marqués de rougeur en font des gnomes tout à fait respectables vivant quelques 350 années, voire parfois un peu plus comme le suggèrent les propos du professeur de musique. De même, la petite communauté (une centaine d'individus) vit dans des maisons construites à la surface et non dans des habitats souterrains comme les gnomes en ont l'habitude. Peut-être que l'on peut expliquer cela par le fait que ces gnomes vivent sur une petite île au milieu du lac et qu'elle est donc protégée des plus grands prédateurs comme le renard (beaucoup moins sympathique qu'un certain Swift), même si ce dernier a réussi à s'y introduire au printemps. Toutefois, sous leur maison, il y a un tunnel souterrain qui mène à d'autres passages souterrains faisant de la sorte tout un réseau qui s'étend sous la petite communauté que tous les gnomes empruntent et qui est bien pratique en hiver lorsque la neige et le froid recouvrent la nature.
À propos du renard, lorsqu'il perdit connaissance après que Chifuru eut trouvé le moyen de l'éloigner de maman lapin et de ses petits, les gnomes prirent soin de le mettre sur un rondin de bois et de pousser celui-ci sur le lac afin que l'animal retourne d'où il était venu. Aussi, même si le renard est un dangereux ennemi pour eux, et qu'ils avaient l'occasion de le tuer, les gnomes ont préféré le laisser vivre. L'œuvre est ainsi marquée, ici et là, par un profond sentiment humaniste et écologique, les gnomes se comportant avec la nature en respectant celle-ci et la vie qui s'y développe, même s'ils se nourrissent uniquement en ce qui concerne la vie animal de poissons. C'est pourquoi il était naturel que le choix d'un lecteur pour l'enregistrement radiophonique des aventures de Chifuru et Tafuru se fit en la personne de Clive William Nicol qui fut un grand protecteur d'une nature qu'il a beaucoup observé comme lorsqu'il étudia les eiders à duvet dans le cercle arctique ou qu'il fut garde-chasse en Ethiopie.
Concernant encore la nature : les animaux et les insectes sont représentés dans cette série avec réalisme (proche de l'illustration naturaliste), de même que leurs comportements sont parfaitement retranscrits comme on peut les observer dans leur milieu naturel, et les rapports entre les gnomes et ceux-ci sont également des plus réalistes.
On soulignera aussi qu'une partie de la série évoque l'éducation que les parents transmettent à leurs enfants et ce également par rapport au milieu dans lequel ils vivent. Pour exemple, quand Tottemu le père emmène ses enfants, Chifuru et Tafuru, dans une petite excursion sur la rivière qui n'est pas sans danger, il partage avec eux la découverte de leur environnement, même si cela implique de prendre quelques risques toutefois qu'il calcule et qu'il transmet à sa progéniture. De même, quand Chifuru et Tafuru partent faire de petites excursions, ils ont la confiance de leurs parents même si ces derniers s'inquiètent de les voir partir seuls. Cette éducation repose également sur un profond amour et respect de la vie et des êtres, et de fait les enfants ne sont jamais réprimandés s'ils font une grave bêtise, leurs parents souhaitant tout au moins qu'ils comprennent et apprennent de leurs petites erreurs.
Tout cela apporte comme une sorte de bien-être aux téléspectateurs et téléspectatrices qui ont eu le petit bonheur de découvrir le petit peuple de l'île de Korokuru et le monde qui est le leur. De fait, cet ouvrage d'animation est à l'image de certaines autres productions d'animation japonaises tels les films du studio Ghibli qui ont comme certains textes sacrés une aura qui apaise toute âme désireuse de voir le monde par des yeux heureux.
Notons encore que si dans l'ensemble, la plupart des scènes sont de l'ordre d'une certaine méditation contemplative de la nature et du quotidien de ces petits êtres, certaines sont plus marquantes et impressionnantes comme dans le 1er épisode avec l'apparition de la chouette effraie ou le 6ème épisode quand de grands poissons sautent hors de l'eau au dessus de l'embarcation où se trouvent Chifuru, Tafuru et leur père, ou encore celle du 7ème épisode (qui fut le film) exposant la désintégration de la cabane forestière emportée, petits morceaux de bois par petits morceaux de bois, par une bourrasque de vent avec une grande minutie dans les détails et également un très grand soin dans l'animation et dont on comprend alors véritablement le sens du titre de l'épisode « Petit Jumeaux : notre été s'envole ». Le 10ème épisode se déroulant lors de la nuit du Kanshasai offre également à voir une magnifique scène lorsque les enfants rencontrent comme en une sorte de rêve Osuka, le serviteur du dieu de la terre et protecteur des enfants, celui-ci les recevant en un arbre magique où les ténèbres sont illuminées de petites lumières telles des étoiles, et l'on peut encore évoquer une scène dans le 11ème épisode dont un écho se retrouve dans le merveilleux film Junkers Come Here.
Enfin, pour conclure, évoquons la diffusion de cette série au dehors de l'Archipel : elle sera ainsi diffusée dans quelques pays comme en intégralité dès le 30 octobre 1994 à la télévision hongroise Magyar Televízió (jusqu'au 29 janvier 1995 sous le titre Icurka-picurka ikrecskék et où nos deux Petits Jumeaux sont prénommés Ikri et Mikri), ainsi qu'en Allemagne sur la chaîne ARD (en 1995 sous le titre Tiffel und Taffel, les noms des jumeaux), mais aussi en Croatie (sous le titre Blizanci où nos deux Petits Jumeaux sont prénommés Zvoncica et Zvonca) et également en Jordanie et peut-être quelques autres pays limitrophes (sous le titre Litaw'am Alsaghir où nos deux Petits Jumeaux sont prénommés Toto et Gigi).
La série fut également diffusée en anglais aux États-Unis en 1998 via les sociétés canadienne Cinar et américaine Nickelodeon avec les productrices de cette version anglaise Eve Chilton et sa mère Maude Chilton (Elegant Films). Notons que Eve Chilton fut la première épouse du producteur Harvey Weinstein... À cet égard, l'adaptation anglaise de Little Twins sous le titre The Little Twins (dont quatre épisodes ont été édités en VHS puis DVD : 3, 4, 8 et 10) et où nos deux Petits Jumeaux sont prénommés Petal et Piper fut signées par Shelly Altman (qui a beaucoup écrit pour des soaps opéras) et Michael Zettler, tous deux ayant précédemment adapté en anglais via la société Miramax de Harvey Weinstein la série David le gnome sous la forme d'un téléfilm rassemblant les premiers épisodes de cette dernière, série adaptée aux États-Unis par Miramax et Cinar, et qui fut par ailleurs diffusée au Japon en 1991 sur NHK BS2 (dans le programme Satellite Anime Playhouse / Eisei Anime Gekijô), un an donc avant la création de Little Twins.
Soulignons aussi sur cette version anglaise, la présence du producteur délégué David Linde qui œuvra pour Miramax en supervisant notamment la distribution internationale de films comme Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino, Scream (1996) de Wes Craven ou Le Patient anglais (1996) d'Anthony Minghella. Enfin, notons que l'animation du générique de début est différent de l'original : il comporte des extraits de la série sur une douce et jolie chanson interprétée par la célèbre auteure-compositrice-interprète étatsunienne Carly Simon dont la renommée en France a débuté en 1972 avec l'un de ses plus grands succès You're So Vain. Elle a donc produit cette chanson en 1998 avec l'auteur-compositeur-interprète Eric Bazilian qui l'accompagna précédemment en concert au Grand Central et travaillera avec elle en 2000 sur son album The Bedrooms Tapes.
En France, la série Little Twins reste hélas inédite à ce jour et on peut légèrement s'interroger sur cette situation alors qu'elle a plutôt bien voyagé à travers le monde...
Liste des épisodes
01. Mori no kamisama Fôrabô (Fôrabô le dieu de la forêt)
02. Kaze no fukuhi no shin'nyûsha (Un intrus, un jour de vent)
03. Nante suteki na purezento (Quel beau cadeau)
04. Tobe! Gurû (Vole ! Gurû)
05. Matsuri no yoru Osuka ga yobu (L'appel d'Osuka lors de la nuit du festival)
06. Mizûmi ga oeta hi (Le jour où le lac a hurlé)
07. Bokura no natsu ga tondeiku (Notre été s'envole)
08. Fue no oto wa aki kaze ni notte... (Le son de la flute porté par le vent d'automne...)
09. Fearîringu no man'naka de (Au milieu du cercle des fées)
10. Kansha-sai no yoru no deki-goto... (Dans la soirée de Thanksgiving...)
11. Osuka ga ie ni yattekita (Osuka est rentré à la maison)
12. Ashita tenki ni na are... (Peu importe le temps qu'il fera demain...)
13. Tabidach (Départ)
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