Présentation
En 1974, la populaire île aux enfants de Christophe Izard propose en fin d'émission, une séquence baptisée "Bonjour Sésame", adaptation française des séquences de l'émission américaine "Sesame Street" avec les marionnettes de Jim Henson. Mais peu à peu, ces séquences s'amenuisent devant la popularité plus forte (et grandissante) de Casimir, pour s'arrêter en 1976 à la fin d'un premier contrat d'exploitation.
C'est en 1978 que le tout s'émancipe.
Les jeunes téléspectateurs découvrent ainsi "1, rue Sésame", coproduction franco-anglaise, qui allait mêler les séquences originales montrant les Muppets de Henson (Bart et Ernest, Kermitt...) avec les aventures jouées par des acteurs français au sein de la petite rue Sésame.
Proposée en alternance avec "l'Île aux enfants", "1 Rue Sésame" raconte les péripéties amusantes des habitants du quartier. Deux drôles de personnages vivent avec Clémence, Odile ou encore Roger : il s'agit de Toccata, sorte d'oiseau immense naïf mais toujours prêt à rendre service, et son comparse Mordicus, sorte de créature bleue poilue, moqueuse et rigolote, vivant dans les poubelles et égoûts de la rue !
Mais autour de ce petit monde, ce sont surtout les séquences additionnelles de l'émission qui ont marqué. Au travers de petits sketchs souvent éducatifs, mais toujours drôles, on retrouvait les interventions de Kermitt la grenouille du Mupett show (doublé alors par Jacques Ebner et non Roger Carel !), le comte Vampirouette (d'abord doublé par Georges Atlas dans "Bonjour Sésame") obsédé par le fait de compter tout ce qui l'entoure, ce qui donnait une séquence d'éveil très amusante, Grover et son restaurant, Hyacinthe le monstre grognon au coeur d'or, ou encore (et surtout ?) le monstre Macaron (toujours à l'affût de dévorer quelque chose... surtout s'il s'agit de gâteaux -mot qu'il prononce à outrance !-) et les fameux Bart et Ernest, duo hilarant et inséparable à qui il arrive toutes sortes d'aventures dans la maison qu'ils partagent.
Il n'était pas rare enfin, que tout ce petit monde se croise et se recroise entre eux, au gré de leurs aventures respectives...
Il faut toutefois ajouter que 1, rue Sésame était aussi ponctuée de très nombreuses petites séquences en dessins animés, destinées à apprendre quelque chose au jeune téléspectateur.
Enfin, les chansons étaient nombreuses et l'ambiance très bon enfant. Toutefois, malgré la qualité du show et bien évidemment la présence des marionnettes originales d'Henson, l'émission n'a pas autant marqué les esprits que son concurrent / camarade Casimir. Toccata était particulièrement difficile à animer pour Lucien Morisse (qui était sous le costume et devait bouger sans rien voir de ce qui se passe à l'extérieur, tout en manipulant bec et bras de l'oiseau) et les séquences françaises parfois décousues.
Si aujourd'hui, "Sesame Street" existe toujours en Angleterre, en France, cette adaptation de la fin des années 70 n'a au final, et malheureusement, apparemment pas vraiment laissé un souvenir très fort.
